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Auteur Discussion:Aider un enfant à la maison
Eric-
Vandepoele
Modérateur
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Publier Aider un enfant à la maison
le: 25/08/2015, 14:50
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AIDER L’ENFANT A LA MAISON
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Les enseignants de 1ère année ont coutume de donner chaque soir aux élèves un petit travail à faire chez eux, une tâche de lecture ou la mémorisation de l'écriture de quelques mots, et ce pour deux bonnes raisons :
- entraîner et exercer les compétences nouvellement acquises pour permettre leur stabilisation et leur automatisation ;
- associer les familles à l'apprentissage enfantin.
 Les devoirs à la maison
En règle générale, les parents sont très demandeurs et apprécient ce petit rituel quotidien. Contrairement à une idée reçue, cela n'est pas l'apanage des familles de milieux favorisés ! C'est au contraire quand l'école ne donne aucune information sur le déroulement de l'apprentissage, quand elle ne confie aucune tâche aux parents, que naît l'inquiétude, voire la défiance vis-à-vis de l'école. Certains ont l'impression d'être dépossédés d'une partie importante de la vie de leur enfant ; ils redoutent que, sans leur aide, il n'y arrive pas. Ils en viennent à penser que, si l'école ne leur montre rien, si elle ne leur donne rien à faire, c'est qu'elle a quelque chose à cacher ! Et ils s'empressent d'aller acheter au supermarché voisin le manuel de lecture de leur enfance.
Chacun trouve donc son compte dans ce travail journalier :
- les enfants, qui consolident leurs apprentissages et profitent d'un moment privilégié où ils bénéficient de la présence exclusive d'un adulte ;
- les parents, qui observent chaque jour les progrès réalisés et peuvent offrir leur aide ;
- les enseignants, qui trouvent là des partenaires précieux, surtout si les familles s'autorisent à leur faire part des réussites et des difficultés rencontrées.
Les devoirs à la maison ne se substituent pas à l'enseignement dispensé en classe. Les maîtres ne demandent pas aux parents de faire faire des exercices supplémentaires ou d'anticiper sur les leçons suivantes : ils attendent seulement qu'ils participent à l'aventure, soutiennent leur enfant et l'aident à s'exercer dans de bonnes conditions. En général, ils proposent seulement des tâches de révision, proches de celles utilisées en classe, et qui ne demandent pas de compétences didactiques particulières. Que ce soit avec un éducateur dans le cadre de l'atelier d'aide aux devoirs ou avec un parent au domicile familial, l'enfant bénéficie d'un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes, difficile à organiser en classe à cause du nombre d'élèves présents : le but est de l'aider, pas de l'évaluer.
 Comment aider l'enfant à relire ?
 S'il connaît par cœur la phrase à relire, modifier la tâche
En début d'année, quand les parents demandent à l'enfant d'ouvrir son livre et de lire la (ou les) phrase(s) étudiée(s) en classe ils sont parfois surpris de le voir s'exécuter sans même jeter un œil sur sa page : il la sait par cœur, pourquoi ferait-il semblant de la décoder ?
Que faire dans ce cas-là ? Plusieurs solutions peuvent être retenues :
- lui faire « relire » la phrase en pointant chaque mot avec son doigt et en vérifiant qu'il associe bien le mot prononcé et le mot désigné (la technique du doigt qui accompagne le regard et la voix ne doit pas être systématique mais c'est néanmoins une technique de bon sens dont on aurait tort de se priver: elle met en scène de manière pertinente les relations entre oral et écrit, encore mal assurées en début d'année) ;
- lui demander de faire voir où se trouve dans la phrase un mot donné par l'adulte ;
- relire le début de la phrase, s'interrompre et demander à l'enfant d'indiquer le mot qui suit l'endroit où on s'est arrêté ;
- lui faire lire le dernier mot de la phrase (en lui demandant de le montrer), puis l'avant-dernier et ainsi de suite (lecture à reculons) ;
- masquer la phrase par une bande de papier et la démasquer progressivement pour qu'elle apparaisse mot par mot, puis, éventuellement, syllabe par syllabe. Faire relire ensuite de manière fluide ;
- suggérer à l'enfant de relire en commettant volontairement une erreur que l'adulte devra détecter : permutation, oubli ou ajout de mot, inversion de syllabe, changement de lettre... Puis inverser les rôles : c'est l'adulte qui se trompe et l'enfant qui détecte (sourire garanti) !
 S'il a un peu de mal, l'aider beaucoup
II arrive, bien entendu, que l'enfant soit incapable de relire seul cette phrase. Que faire alors ?
Commencer par l'engager à se souvenir de l'histoire dont la phrase est extraite : que s'est-il passé auparavant ? De qui parle-t-on ? Quels sont les personnages ? Que va-t-il se passer ?
Puis montrer à l'enfant le premier mot de la phrase (en ayant soin de cacher le reste) : s'il parvient à le lire, démasquer le mot suivant et ainsi de suite.
Chaque fois, faire relire tout le début de la phrase avant d'aborder un mot nouveau. Ainsi, le contexte de la phrase deviendra un recours pour la lecture du mot suivant : « Le Petit Chaperon rouge s'attar... »
S'il n'arrive pas à le déchiffrer, dissimuler le mot à l'aide d'une feuille de papier, dévoiler ensuite la première syllabe et lui demander de la décoder. Continuer ainsi jusqu'à la dernière syllabe. L'adulte qui réalise la segmentation du mot apporte une aide très précieuse.
Dès que deux syllabes ont été déchiffrées, demander à l'enfant de les « coller » (fusionner) puis continuer de proche en proche jusqu'à ce que le mot entier soit reconstitué. (Cha ; pe ; Cha+pe = Chape ; ron ; Chape+ron = Chaperon). Au début de l'année, soutenir fortement cette activité de fusion : ne pas attendre que toutes les syllabes soient déchiffrées pour les fusionner mais procéder à leur fusion au fur et à mesure de leur décodage.
S'il ne sait pas transformer une lettre ou un groupe de lettres en son(s), lui donner la règle de conversion1 (O + U = OU) ou l'aider à fusionner les sons (T + OU = TOU).
Mieux vaut donner partiellement la solution, par exemple en rappelant à l'enfant un autre mot dans lequel il a su lire cette syllabe ou ces lettres (« Tu le connais, c'est le IN de lapin ! »), qu'attendre (en s'énervant) qu'il la découvre seul.
Il se peut aussi que l'enfant ne parvienne pas à lire un mot parce que les correspondances entre les lettres et les sons n'ont pas encore été étudiées en classe. Ne pas hésiter à le lui lire sans insister.
Enfin, quand tous les mots ont été décodés, lui demander de relire la phrase sans coupure (au début, relire éventuellement des groupes de mots si la phrase est trop longue).
Ces conseils ne sont qu'indicatifs et relèvent du simple bon sens : inutile d'être un expert de l'enseignement pour aider son enfant. Le pire serait d'avoir peur de contrarier l'apprentissage et de s'abstenir de toute intervention. Les parents ne doivent pas être dépossédés de ce temps d'entraînement : ils ne risquent pas de « mal faire », encore moins de faire du mal à l'enfant. Il est préférable de faire maladroitement que de ne rien faire du tout. Ils doivent aider sans retenue, en évitant seulement de s'agacer, de se fâcher et de bloquer l'échange ; et ne pas prolonger la durée du travail et, en cas de doute, consulter l'enseignant.

 Et s'il refuse, l'aider encore plus
Certains soirs, l'enfant refuse de participer à ce petit rituel. En cela, rien que de très normal... Il a déjà passé six heures à travailler, il aimerait bien pouvoir souffler, jouer, avoir du temps pour lui. Et comme on le comprend ! Il se peut aussi que ses premières expériences lui aient laissé de mauvais souvenirs.
Que faire dans ce cas-là ?
On peut d'abord se demander si l'enseignant ou les parents ne sont pas trop exigeants : ils le sont quand ils proposent des tâches trop longues, trop nombreuses ou trop difficiles qui excèdent les capacités d'attention de l'enfant et provoquent l'effet inverse de celui recherché, le découragement ou le rejet.
Il importe d'être vigilant sachant que, bien souvent, c'est la quantité de choses à faire qui rebute l'enfant. Il faut consulter l'enseignant à ce sujet, en lui indiquant très précisément le temps qui a été consacré aux devoirs du soir : certaines fois, il sera étonné et allégera ses exigences ; d'autres fois, ce sont les parents qui découvriront qu'ils avaient mal interprété et grossi les demandes du professeur.
On peut aussi passer un « contrat » avec l'enfant : lui garantir que la séance de travail n'excédera pas quinze minutes et tenir sa promesse (prendre soin de placer une horloge à proximité). On commencera par beaucoup l'aider pour aller rapidement au bout de l'exercice, quitte à y revenir ensuite sous une forme différente comme nous l'avons suggéré plus haut (relire en pointant du doigt, à l'envers, détecter des erreurs, etc.).

 Comment aider l'enfant à mémoriser l'orthographe de quelques mots ?
Il arrive que l'enseignant demande aux élèves d'apprendre à écrire trois ou quatre mots dont il vérifiera plus tard la mémorisation. Or, les jeunes élèves ne savent pas très bien comment s'y prendre pour retenir l'orthographe d'un mot : alors ils le regardent, longtemps, ils le recopient, plusieurs fois, et ferment leur cahier avec le sentiment du devoir accompli. Mais, le lendemain, les choses ne se passent pas du tout comme ils les avaient prévues : quand la dictée commence, tout s'est effacé, ils ne se souviennent plus de rien ! Pourquoi ? Parce qu'il ne suffit pas de voir et de recopier plusieurs fois le même mot pour se le rappeler. Deux procédés peuvent utilement l'aider.
 Transcrire les sons
On peut inciter l'enfant à coder les éléments sonores (syllabes et phonèmes) : lui dire de segmenter le mot en syllabes puis de chercher comment chacune s'écrit. Deux cas se présentent alors :
- ou bien il a stocké les syllabes entières en mémoire et il s'en sert (les jeunes enfants savent très tôt écrire les syllabes PA et MA sans avoir à passer par leur décomposition en phonèmes) ;
- ou bien il ne les a pas mémorisées et doit donc décomposer la syllabe en phonèmes dont il connaît la correspondance écrite (lettre ou graphème).
L'adulte peut l'aider en procédant à une sorte de « dictée de phonèmes », quitte à accentuer et prolonger (donc déformer légèrement) leur prononciation : rrrrr...eueu / nnnnn... aaa... rrrr (pour « renard »), sans oublier d'ajouter la lettre d « qu'on n'entend pas » mais dont on peut se souvenir en pensant au bébé renard, le renardeau.
Si l'enfant ne connaît pas la lettre (ou le graphème) correspondant au phonème qu'il a bien identifié à l'oral, on l'écrira pour lui, en prenant soin de l'aider à la mémoriser : on cherchera, avec lui, un mot qu'il connaît bien (qu'il sait écrire) où se trouve cette lettre et qui l'aidera à s'en souvenir. On pensera aussi à ouvrir le cartable de l'enfant : dans beaucoup de classes, les enseignants font coller les mots « vedettes » (« moto » dans la page du O, « ananas » dans la page du a...) dans un « cahier des sons ». Comme ils visent précisément à fixer la mémorisation d'une relation graphème-phonème donnée, il est bon d'y avoir recours pour ne pas surcharger la mémoire de l'enfant.
 Mémoriser l'orthographe
On peut aussi aider ce dernier à mémoriser la suite ordonnée des lettres (mémoire orthographique), autrement dit lui faire épeler le mot puis répéter le nom des lettres en langage intérieur, « dans sa tête » (« papa » s'écrit p, a, p, a) ; c'est ainsi que procèdent les très jeunes enfants capables d'écrire correctement leur prénom avant de connaître la valeur sonore des lettres.
Une fois que l'enfant a écrit ses trois mots en employant l'un ou l'autre de ces moyens (ou en les combinant), il est important de lui apprendre à vérifier qu'il sait les écrire sans erreur. Mais le temps presse ! Il ne reste plus que deux minutes sur les quinze promises. Alors plutôt que de lui demander de prendre en charge la totalité de la tâche (écriture + raisonnement), on lui proposera de devenir son porte-plume : il dictera lettre à lettre mais n'écrira plus et n'aura plus qu'à vérifier (avec le modèle sous les yeux et la gomme à la main) qu'il a correctement épelé le mot.
Cette stratégie éducative, qui consiste à décharger l'enfant de la partie de la tâche qui n'est pas la cible de l'apprentissage, permet de maintenir plus longtemps son attention et sa motivation. Ici, le but n'est pas d'apprendre à écrire mais de savoir mémoriser l'orthographe des mots. On libère donc l'enfant de ce qui est secondaire (l'écriture, ici au sens de calligraphie) pour qu'il puisse se consacrer à la tâche importante (la mémorisation orthographique).

 Un enfant qui apprend mal ou qui n'apprend pas ne le fait pas exprès
L'apprentissage de la lecture est, pour certains enfants, un passage difficile et certains parents découvrent, en les accompagnant, que lire n'est pas toujours et pour tous un « jeu d'enfant ». Ceux qui ne réussissent pas à comprendre les règles de cet exercice inspirent toujours à leurs familles une anxiété bien compréhensible. Aucun parent, et c'est bien normal, ne supporte de voir son enfant en difficulté, sachant que ce dernier ne le fait pas exprès. L'inquiétude se ressent surtout au moment des devoirs du soir, quand les parents constatent que l'enfant ne parvient pas bien à réaliser les tâches demandées par le maître et qu'ils ignorent si cette difficulté est passagère ou si elle doit les alarmer... Au fond, ce qui est anxiogène pour eux n'est pas vraiment la difficulté de l'enfant en elle-même, mais l'impossibilité d'interpréter sûrement les « signes » qui s'y cachent. Faut-il s'en inquiéter et consulter très vite un spécialiste ou attendre de voir si l'enseignement, le temps et la répétition les feront disparaître ?
 Quels signes, quels indices peuvent alerter les parents ?
Les études menées par les scientifiques qui s'intéressent aux difficultés d'apprentissage de la langue écrite ont permis de repérer un ensemble d'indices qui peuvent aider parents et enseignants à comprendre ce qui pose problème pour un enfant donné. Ces chercheurs ont constaté que les enfants qu'ils examinent ont souvent un léger trouble du langage : il leur est malaisé, par exemple, de répéter un mot long et difficile (hélicoptère, hippopotame) ou de trouver le mot juste quand ils parlent.
Certains ont du mal à s'orienter dans l'espace (à mémoriser, par exemple, le trajet qui les amène tous les jours de l'école à la maison) et à localiser différents objets les uns par rapport aux autres (ils maîtrisent mal les prépositions relatives à l'espace comme dans, sur, sous, contre, derrière, devant...). Ils ont parfois aussi de la peine à se situer dans le temps : la reconstitution d'une journée de classe leur est très difficile. Ils n'arrivent pas bien non plus à jouer avec la langue et à en saisir le fonctionnement : ils sont incapables de segmenter les mots en syllabes, de supprimer ou d'ajouter une syllabe, d'inverser les syllabes, de trouver des rimes...
Quand l'apprentissage de la lecture commence, certains élèves ne réussissent pas bien à mémoriser les informations délivrées en classe ou à la maison : on a parfois l'impression que rien ne s'accroche dans leur mémoire et que, sitôt le livre refermé, ils ont tout oublié : le nom des lettres, le bruit qu'elles font, ce mot qu'on leur a lu pourtant plusieurs fois, l'écriture d'un mot simple qu'ils ont vu plusieurs fois...
La présence de l'un de ces signes doit toujours être interprétée avec la plus grande prudence, surtout chez les jeunes enfants : tous, en effet, peuvent faire partie du développement normal d'enfants qui ne présenteront jamais de difficulté d'apprentissage. En outre, aucun d'eux n'est à lui seul synonyme de « difficulté scolaire » ou de « dyslexie future ». C'est toujours l'accumulation de différents symptômes qui doit être prise en compte. Toutefois, si l'on en croit les spécialistes, l'indice le plus fiable pour identifier les élèves « à risque » est sans doute la présence, à l'entrée de la 1ère année, de troubles du langage.
Mais il ne faut jamais perdre de vue que ce type de problème est souvent causé par l'anxiété que provoquent le nouveau cadre où l'enfant est jeté tout d'un coup et les contraintes auxquelles il est soumis.
 Que faire pour aider l'enfant ?
Il convient, bien entendu, d'abord de prendre rendez-vous avec l'enseignant.
Expert de l'enseignement de la lecture, il sait ce qui est important à tel moment de l'année, ce qui l'est moins, et ce qui ne l'est pas du tout. Faute de points de comparaison, les parents jugent parfois inquiétante une difficulté banale et passagère.
Parce qu'il passe six heures par jour avec ses élèves, l'enseignant connaît bien les besoins de chacun : il saura, si c'est nécessaire, conseiller d'établir un bilan précis auprès d'un psychologue ou d'un logopède. Néanmoins, nous l'avons dit, les informations fournies par les parents lui sont une aide précieuse pour affiner son propre diagnostic et pour les aider à trouver les réponses qu'appellent les besoins de l'enfant.

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